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Figures et personnages liminaires dans la littérature et les arts

Sous la direction de Véronique Cnockaert, Bertrand Gervais et Marie Scarpa, dans la collection EthnocritiqueS – Anthropologie de la littérature et des arts.

Le territoire de l’idiot, s’il en a un, n’est, dans la littérature et les arts en tout cas, ni celui de la
folie ni celui de la bêtise, ni même, au fond, celui de l’idiotie. Il s’y impose avant tout comme
un révélateur d’identité et un réservoir d’altérité. Sa résistance et son opacité font de lui une
figure de l’imaginaire sur laquelle viennent se greffer des valeurs et des attentes, qui se
trouvent aussitôt dévoilées et possiblement déconstruites. Et, du point du vue d’une
anthropologie du symbolique et d’une ethnocritique de la littérature, l’idiot est, malgré
l’inconfort de la posture, un être des seuils et des frontières, de l’entre-deux mondes, un
personnage liminaire. Figure de l’imaginaire, personnage liminaire : ces deux qualifications permettent de renouveler la
pensée de l’idiot et ce sont elles que les essais réunis ici explorent, qu’ils portent sur Bécassine, Bouvard et Pécuchet ou
la Esméralda, Ernesto, Valentin et Orson, le Berger extravagant, la Léone de Koltès et d’autres idiots encore qui
semblent préférer ne pas (tout savoir)…

IDIOTS est conjointement un volume de la Collection EthnocritiqueS – Anthropologie de la littérature et des arts
et un hors-collection Figura. Il est le fruit d’une coopération scientifique étroite entre le CELTED-CREM de
l’Université de Lorraine, FIGURA et le LEAL de l’Université du Québec à Montréal.

Entrée en idiotie
Véronique Cnockaert, Bertrand Gervais et Marie Scarpa
I. L’idiot en personnage liminaire
Bécassine ou comment on fait les bécasses – Marie-Christine
Vinson
Il était une fois une jeune fille, sa chèvre et son petit soulier. La
Esmeralda et la douce idiotie de l’enfance – Sophie Dumoulin
L’enfantine dans Lourdes de Zola – Sophie Ménard
Valentin et Orson, figures duelles et archétypales. Idiotie et
sainteté au Moyen Âge – Madeleine Jeay
L’extra-vagant et le roman : l’exemple du Berger extravagant
de Charles Sorel – Anne-Elisabeth Spica
Personnages liminaires dans le théâtre de Bernard-Marie
Koltès – Marie Scarpa
II. Figures d’idiot
Bouvard et Pécuchet sur « un plateau stupide » de Normandie –
Jean-Pierre Vidal
L’idiot en souverain. Figure de l’oubli et du politique dans
Oublier Elena d’Edmund White – Bertrand Gervais
« Nous sommes des enfants d’une façon générale ». Ernesto et
Qohelet : figures du savoir infantile – Anne Élaine Cliche
L’idiot de la famille ? – Jean-François Chassay
L’idiot et la tâche de la philosophie moderne. Le triple
renversement du platonisme dans Bienvenue au conseil
d’administration de Serge Cardinal – René Lemieux
Onze thèses pour une épistémologie idiote – Jean-Pierre
Couture et Dalie Giroux
Post Scriptum
Mourir (ne pas) idiot ? – Jean-Marie Privat

La collection EthnocritiqueS a pour vocation principale de publier des travaux originaux de chercheurs en ethnocritique
de la littérature (colloques, thèses, monographies, essais, etc.). Les études peuvent concerner aussi bien un auteur
qu’une oeuvre particulière (y compris ses avant-textes), un genre, un mode narratif, un style ou encore un point théorique
(en production comme en réception). La collection privilégie les analyses de la polyphonie culturelle des grandes oeuvres
littéraires (oeuvres du patrimoine ou plus contemporaines), en somme la poétique interne de leurs bricolages culturels.
Ces buissonnements créatifs dialogisent en effet des univers symboliques plus ou moins hétérogènes et hybrides (les
configurations croisées de l’oralité et de l’ordre graphique, le continuum des modulations entre culture folklorique et
culture légitime, les tensions actives entre cosmologies religieuse et profane, les interactions dynamiques entre mondes
masculin et féminin, les conflits d’affiliation entre pensée sauvage et logique scientifique, etc.). La collection
EthnocritiqueS est ouverte plus largement aux essais d’anthropologie de la littérature et des arts, dès lors que l’on
considère « toute culture comme un ensemble de systèmes symboliques » (Cl. Lévi-Strauss) et que l’accent est mis sur
la sémiotisation des figurations et configurations culturelles constitutives des oeuvres d’art.
Déjà parus : Savoirs romantiques. Une naissance de l’ethnologie, sous la dir. de Daniel Fabre et Jean-Marie Privat
(2011) ; Marier les destins. Une ethnocritique des Misérables, par Guillaume Drouet (2011) ; Horizons ethnocritiques,
sous la dir. de Marie Scarpa et Jean-Marie Privat (2010).

 

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Ce communiqué de presse à été écrit et publié gratuitement par « CREM »